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[Culture]Musique: Une industrie à réinventer

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Peut-on parler d’une industrie musicale gabonaise ? A cette question, profanes et professionnels du secteur ne peuvent répondre que négativement. Et, d’autres questions pourraient en sortir. Cette industrie a – t – elle existé auparavant ? Qu’est – ce qui a bien pu se passer pour qu’elle connaisse le déclin qui est le sien aujourd’hui ? Des interrogations qui méritent qu’on leur apporte des réponses.

C’est donc dans le but d’interroger la situation actuelle de l’ « industrie » musicale gabonaise qu’il nous paraît utile de commencer par définir les clés qui peuvent permettre de comprendre l’objet de notre chronique. Ainsi, de prime abord, il faut dire que l’industrie musicale est une partie intégrante des industries culturelles et créatives selon l’assertion de l’Unesco. Ces industries quant à elles se définissent comme « l’ensemble en constante évolution des activités de production et d’échanges culturels soumises aux règles de la marchandisation, où les techniques de production industrielle sont plus ou moins développées, mais où le travail s’organise de plus en plus sur le mode capitaliste».

Dès lors, parler de l’ « industrie musicale gabonaise » renverrait pour nous à mettre l’accent beaucoup plus sur la structure de l’univers musical au Gabon. Car, la scène locale ne souffre pas d’une faiblesse de production mais plutôt d’organisation. Il existe des centaines de labels de production à Libreville et à travers l’ensemble du pays et les artistes ne manquent pas de créativité. Ce qui par contre fait dire à d’aucuns de nos jours qu’il y a un véritable problème dans le monde de la musique dans notre pays concerne l’incapacité pour les artistes et les professionnels du secteur à pouvoir trouver leur compte.

Il n’est pas question pour nous d’aborder le sujet des droits d’auteurs, qui commence à trouver des solutions sur le plan gouvernemental quoique le parcours soit encore plus laborieux pour l’avenir. Mais, notre problème repose sur l’absence d’un circuit évènementiel satisfaisant de nos jours capable de permettre aux artistes d’engranger financièrement.

De mémoire

Les campagnes électorales et autres évènements politiques n’ont pas toujours été les seuls moments de scène pour les artistes gabonais. Vers le milieu des années 1990, avec l’émergence du Hip – hop que va naitre un semblant d’industrie dans le monde musical gabonais. Dès cette époque, de grandes scènes vont être mise en place pour promouvoir les artistes locaux. Du Bantu Live de Kage Pro à la Grande Nuit de la Musique, en passant par Le Gabao Hip – Hop de l’association AfrikAktion, Le Show du pays du Zorbam Produxions, La Fête de la Musique, le festival Vert Jaune Bleu de l’Organisation Djaast puis La Fêtes des Cultures ainsi que de nombreux dates et concerts qui se déroulaient entre le Gymnase Omar Bongo et celui d’Oloumi, étaient très attendus des artistes.

Il y avait de l’engouement aussi bien des fans que des artistes. Tous se bousculaient sans distinction pour être caller sur l’ensemble de dates prévues dans l’année. Nombreux y ont vu une avancée significative. Même – si les cachets n’étaient pas suffisamment importants et qu’il a fallu pour des groupes tels que : Siya Posse X, Raaboon, MauvaizHaleine …, d’exiger du respect de la part des promoteurs. Dans le même temps et à côté d’une amélioration des traitements des artistes, il y a eu une véritable évolution du statut des artistiques, qui, faut – il le rappeler, juridiquement était inexistant à cette époque.

Aussi, entre 1995 et 2005, ce fut la période de l’avènement des premières structures spécialisées localement dans l’évènementiel. On peut citer : AFJ, restructurée, OSS Pro, Iris Com International, Sinaï Productions. Un attrait fut véritablement perçu chez les jeunes pour les métiers du spectacle. On sollicitait de moins en moins de la main d’œuvre étrangère pour un certain nombre et de type d’évènements. La culture devenait un secteur pourvoyeur d’emplois. Producteur, manager, beatmaker, photographe, réalisateur, auteur, danseur…. autant de métiers qui se développèrent et se vulgarisèrent dans le pays.

Aujourd’hui, le constat est autre. Certes, il est possible de tout mettre sur le dos de la conjoncture défavorable que traverse le pays. Mais, la réalité est que la politique du « tout gratuit » et l’indifférence des mécènes n’a pas favorisé le maintien de nombreux évènements, notamment des promoteurs privés. Ainsi, pour des raisons de budget plusieurs grands festivals ont disparu. Du Bantu Live à la Grande Nuit de la Musique en passant par les Balafons Gabon Music Awards, le Gabao Hip – Hop voire le festival de Danse Akini Aloubou. Les entreprises de sonorisation et production telles qu’Iris International, Sinaï Production, TDR ont déposé la clé sous le paillasson. De plus on a assisté au déclin de certain grand label de production tel Eben Entertainment, Zorbam Produxions, Del Pro… Tous les emplois créés par la musique ont au final disparu. La qualité des productions à largement baissé et l’industrie est revenue au point de départ.

 

Pour Tromatix, TSIRA

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