L’artiste gabonais L’Oiseau Rare a marqué un tournant dans l’histoire de la musique urbaine gabonaise en faisant salle comble au Casino de Paris. Ce concert, véritable consécration, témoigne de l’aura grandissante de l’artiste sur la scène internationale. Depuis cet exploit, les messages de félicitations affluent, saluant un parcours inspirant, bâti à la force du travail et de la persévérance.
Parmi les hommages les plus remarqués figure celui de l’artiste J-Rio, connu pour avoir initié le style musical Ntcham, aujourd’hui popularisé à une échelle inédite par L’Oiseau Rare. Dans un message publié sur les réseaux sociaux, J-Rio a exprimé sa fierté en ces termes :
« Merci de porter haut ce que j’avais commencé, de réaliser ce que j’avais comme rêve pour la musique gabonaise. »
Ce message, chargé d’émotion, n’a toutefois pas été accueilli de manière unanime. Si certains y ont vu une reconnaissance légitime, d’autres l’ont interprété comme une tentative de récupération. Une partie du public a reproché à J-Rio de vouloir s’attribuer le mérite du succès de L’Oiseau Rare, estimant que ce dernier s’est imposé par son propre talent, sans appui direct.
Ce débat met en lumière une tension récurrente dans les industries culturelles : la difficile reconnaissance des figures pionnières face à l’ascension fulgurante des nouvelles icônes. Pour nombre d’acteurs culturels, il importe toutefois de sortir d’une lecture passionnée. Comme l’a souligné Dafresh, sur les ondes de Dafreshmorning (Urban FM), « l’histoire doit être restituée ».
Reconnaître l’apport de J-Rio à la genèse du style Ntcham ne minimise en rien la trajectoire impressionnante de L’Oiseau Rare. Au contraire, cela permet de comprendre comment une culture musicale évolue, se transforme et se transmet. Si le premier a contribué à poser les bases, le second a su sublimer et projeter cette identité artistique au sommet, en devenant une véritable référence.
Aujourd’hui, L’Oiseau Rare est plus qu’un artiste à succès : il est un symbole. Celui d’une génération qui ose, qui innove, et qui travaille sans relâche pour porter haut les couleurs du Gabon. Son triomphe au Casino de Paris est une victoire pour toute la scène gabonaise, et une source d’inspiration pour ceux qui aspirent à gravir les échelons de la reconnaissance internationale.
Dans ce contexte, la controverse suscitée par les propos de J-Rio devrait davantage inviter à la mémoire collective qu’à la division. Car dans toute dynamique culturelle, il y a des initiateurs, des porteurs et des héritiers. Et c’est dans la continuité entre ces rôles que se construisent les grandes histoires.