Dans l’émission Hits Boma, l’affaire des 30 ans du rap gabonais a pris un nouveau tournant. Quelques jours après la sortie de Jo Da Crazy Boy, qui accusait Ba’ponga d’avoir torpillé son projet de célébration du hip-hop national, ce dernier est venu répondre sur le même plateau. Et il a tenu à remettre les pendules à l’heure.
« C’est me donner trop de pouvoir que de penser que je peux annuler un événement. Je vais maintenant m’amuser à annuler des shows », a ironisé Ba’ponga, visiblement surpris par la charge émotionnelle de Jo.
Pour rappel, Jo Da Crazy avait exprimé sa profonde déception face à ce qu’il considère comme une trahison. Dans Hits Boma le 11 juin, il affirmait :
« Ba’ponga est venu parasiter le projet. Il a fait une publication insinuant que l’événement était récupéré politiquement, parce que j’étais conseiller à la présidence à l’époque. »
Et d’ajouter :
« C’était un coup de poignard venant d’un ami. Il aurait pu m’appeler. Il connaît l’impact qu’il a sur la jeunesse. Il n’aurait pas dû me faire ça. »
Mais pour Ba’ponga, tout a été mal interprété :
« J’ai réagi à des tags sur les réseaux sociaux. Ce n’était pas contre Jo. À l’époque, on s’est parlé juste après. On va encore s’asseoir et discuter. »
L’auteur de Espoir insiste aussi sur sa vision du milieu :
« Mon propos était simple : avant de célébrer le hip-hop gabonais, pensons à le professionnaliser. »
Entre incompréhensions, passif personnel et visions divergentes, l’épisode reflète les tensions internes qui continuent de freiner les grandes initiatives culturelles. Pourtant, malgré les mots forts, les deux figures semblent ouvertes à renouer le dialogue.
Le public, lui, reste dans l’attente. Et si les 30 ans ont échoué, peut-être que les 40 ans du rap gabonais donneront enfin lieu à une célébration digne de ce nom, avec une organisation structurée, collective et indépendante.