Du 29 mars au 11 avril, le Gabon a vécu au rythme d’une élection présidentielle intense, polarisante, et suivie de près par tous les secteurs de la société. La culture, et plus précisément la sphère hip-hop, n’a pas échappé à cette effervescence. Parmi les figures ayant pris position publiquement, Johnny B-Good s’est distingué par un soutien appuyé au candidat – désormais président élu – Brice-Clotaire Oligui Nguema.
Sur ses réseaux sociaux, le rappeur n’a laissé aucun doute sur son engagement : « Durant la campagne, mes réseaux sociaux sont dédiés à Oligui Nguema », a-t-il martelé, au risque de froisser une partie de son audience et de relancer le débat autour de son positionnement politique.
Un soutien assumé, certes, mais pas sans conséquences. Johnny traîne encore l’image d’un artiste affilié à l’ancien régime, après avoir pris part à la campagne précédente. Un passif qui le place dans la catégorie peu enviable des artistes qualifiés de kounabelistes – ce terme moqueur utilisé pour désigner les courtisans systématiques du pouvoir, quels qu’en soient les visages.
Alors que les résultats provisoires ont tranché, une question se pose : maintenant que l’orage électoral est passé, Johnny B-Good va-t-il reprendre le chemin des studios ? La scène musicale l’attend-elle encore ?
Car malgré son expérience et une longévité certaine avec son groupe Newskool, force est de constater que l’impact artistique n’a jamais véritablement suivi. Les critiques ne datent pas d’hier. Koba, entre autres, n’a jamais mâché ses mots pour rappeler que le talent de Johnny B-Good ne s’est jamais réellement traduit par une carrière solide ou des titres marquants. Beaucoup y voient une dissonance entre ambition personnelle et apport réel à la culture hip-hop gabonaise.
Mais le vent a tourné. Le pays change de page politique. Et dans ce nouveau chapitre, peut-être est-ce l’heure pour Johnny B-Good d’en écrire un aussi. Encore faudrait-il qu’il ait quelque chose à dire.
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