Connect with us

Clips

Rap Game : Rody, le clasheur qui dénonçait “l’art pollué” par Eben Entertainment

Publié il y a

le

Alors que le rap gabonais cherche aujourd’hui à se réinventer face à la montée en puissance de la Ntcham, il est essentiel de revenir sur son histoire, marquée par des figures emblématiques et un esprit de compétition unique. Parmi ces pionniers, Rody, alias Lloid Ntoutoume, reste une référence incontournable du clash et du rap engagé.

Dans les années 2000, alors que la scène musicale gabonaise est dominée par des labels comme Eben Entertainment, Rody fait son entrée fracassante avec un style brut et sans compromis. En 2003, il se fait remarquer grâce à sa participation à la compilation LBV Underground 2, produite par le label KAGE PRO. Il y signe “Dommage collatéraux”, un morceau dans lequel il dénonce non seulement les inégalités sociales et les conditions de vie désastreuses au Gabon, mais aussi les défaillances de l’industrie musicale.

C’est dans ce titre qu’il lâche l’une des punchlines les plus mémorables de l’époque : « Eben pollue l’art, moi je pollue l’air. » Une phrase qui résonne comme un coup de poing, critiquant ouvertement un des labels les plus influents, accusé de privilégier les intérêts commerciaux au détriment de l’authenticité artistique.

Le clash, un outil d’expression artistique

Rody incarne à cette époque l’esprit puriste du rap gabonais : un espace où le clash est un moyen d’affirmer son talent et ses idées. Bien avant que les conflits entre artistes ne deviennent des outils de buzz ou de marketing, ils représentaient une véritable confrontation artistique et intellectuelle, où chaque mot comptait.

Son approche radicale et son engagement lui valent une reconnaissance dans le milieu underground. Refusant les compromis, il reste fidèle à un rap authentique, où la dénonciation sociale et la critique du système occupent une place centrale.

L’héritage de l’esprit game

Aujourd’hui, alors que de nombreux artistes appellent à un retour au rap authentique, Rody reste un modèle de cet esprit game qui a façonné les débuts du hip-hop gabonais. Son affrontement symbolique avec Eben Entertainment témoigne d’une époque où le rap n’était pas seulement un divertissement, mais aussi un moyen de résistance et de revendication.

Dans nos prochaines publications, nous continuerons à explorer cette riche histoire, en mettant en lumière d’autres figures du rap gabonais qui, comme Rody, ont marqué leur époque et construit les fondations d’un mouvement aujourd’hui en quête de renouveau.

Advertisement
Commenter

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Mais aussi...