Depuis trois décennies, la musique urbaine gabonaise a évolué, marquant des générations et exportant peu à peu son influence. Cependant, un problème persiste : le manque de collaborations entre artistes phares, un frein potentiel à l’essor de la scène locale.
Les collaborations manquées de la génération 2000
Dans les années 2000, les groupes Raaboon et Movaizhaleine dominaient la scène urbaine, incarnés par leurs leaders respectifs, Ba’ponga et Lord Ekomy Ndong. Leur rivalité artistique captivait le public, qui rêvait de les voir unir leurs talents sur un même projet. L’espoir d’une collaboration a resurgi en 2020, au cœur de la pandémie de COVID-19, lorsque leurs catalogues respectifs ont été comparés lors d’un challenge en ligne. Cet événement a suscité un engouement massif, dépassant les frontières gabonaises et gagnant des échos jusqu’au Cameroun. Mais, à la déception des fans, cette dynamique n’a pas conduit à une collaboration concrète.
La nouvelle génération : Don’zer et L’Oiseau Rare
Aujourd’hui, la relève est incarnée par Don’zer et L’Oiseau Rare, deux figures majeures du genre NTCHAM, un style qui propulse la scène gabonaise à l’international. Au milieu de l’année en cours, l’annonce d’une collaboration entre ces deux artistes avait enthousiasmé les fans, mais, depuis, le projet semble être tombé dans l’oubli. Cette absence de concrétisation est d’autant plus regrettable que leur union pourrait non seulement renforcer leur position sur le marché local, mais aussi ouvrir de nouvelles perspectives à l’étranger.
Pourquoi les collaborations sont-elles si rares ?
Ce phénomène soulève des questions : est-ce dû à des rivalités personnelles, des agendas incompatibles ou un manque de structuration dans l’industrie musicale gabonaise ? Quoi qu’il en soit, ces absences de collaborations privent la scène urbaine de projets fédérateurs qui pourraient marquer durablement l’histoire de la musique nationale.
Une opportunité à ne pas manquer
À l’heure où la musique urbaine gabonaise s’exporte de plus en plus, des collaborations entre artistes phares pourraient amplifier cet élan. Les initiatives communes, telles qu’un album collaboratif ou une tournée, pourraient non seulement satisfaire un public en demande, mais également structurer davantage une industrie encore en maturation.
La balle est dans le camp des artistes et de leurs équipes : sauront-ils relever ce défi et faire passer la scène urbaine gabonaise à un niveau supérieur ?