Le monde de la musique est témoin d’une histoire d’admiration, de mentorat et de collaboration qui évolue aujourd’hui en une relation tendue et distante. Ba’ponga et Kôba, deux figures emblématiques de la scène musicale gabonaise, ont connu des hauts et des bas au fil des années, et les récents signes de tensions remettent en question le futur de cette relation artistique.
Au début des années 2000, Ba’ponga, précédemment leader vocal du groupe RAABOON, s’est lancé dans une carrière solo, devenant rapidement une figure incontournable du rap gabonais. Son statut a suscité l’admiration des jeunes talents aspirant à percer sur la scène musicale. Parmi eux, Kôba, a eu la chance de croiser la route de Ba’ponga.
Le mentorat de Ba’ponga s’est révélé être un véritable tremplin pour Kôba, alors à ses débuts. Le jeune rappeur a été signé sous le label Negrattitude de Ba’ponga, et il a fait ses premières apparitions dans la compilation du label, notamment avec le titre “Ya Koi Koi ?”.
Ce fut un moment crucial pour Kôba, qui a rapidement été surnommé “l’élu” par Ba’ponga en raison de son incroyable talent. Ba’ponga a pris Kôba sous son aile, l’accompagnant dans chaque étape de sa carrière. Lorsque Ba’ponga a signé chez Eben Entertainment après sa remarquable performance sur “l’hymne”, il a ouvert la porte à Kôba, qui a également rejoint ce label prestigieux en 2004, à l’époque où il remportait les Kora Awards, faisant d’Eben Entertainment le label phare de l’Afrique francophone.
Les collaborations entre Ba’ponga et Kôba ont marqué l’histoire musicale gabonaise. Le titre “Hey Lova” de l’album “l’Animal” de Ba’ponga a fait vibrer les auditeurs avec sa douceur et son message en faveur de la paix et du panafricanisme. Kôba, quant à lui, est devenu le rappeur incontournable d’Afrique, remportant les Kora Awards et invitant son mentor à participer à “Rien Compris”, un classique du rap gabonais et africain.
La collaboration entre les deux artistes s’est poursuivie avec succès dans les albums “Karnivor” et “Or’felin D’art Mur”. Cependant, récemment, des signes indiquent que leur relation s’est détériorée. Kôba, résidant en France depuis 2015, a exprimé publiquement des propos peu élogieux à l’égard de Ba’ponga. De son côté, Ba’ponga a prôné la paix et l’harmonie, demandant à Kôba d’agir “avec conscience” lors d’un live sur les réseaux sociaux.
Le signal le plus clair de leur désaccord est l’absence de Kôba dans le dernier album de Ba’ponga, “Terre Nouvelle”, sorti en 2022.
Cette saga Ba’ponga & Kôba est un exemple frappant de la manière dont les relations artistiques peuvent évoluer, passant de la collaboration fructueuse à la discorde. Reste à savoir si ces deux artistes iconiques pourront surmonter leurs différends et rétablir leur précieuse connexion ou si leur époque de collaboration fructueuse est bel et bien révolue. La question demeure : assistons-nous à la fin d’une époque dans la scène musicale gabonaise ? Seul le temps nous le dira.
Vagha