Connect with us

Non classé

Fête de la Musique 2016: De la fête à « #NoMoney #NoRespect #NoShow »!

Publié il y a

le

Il est souvent étonnant et surprenant de constater que le Gabon devient un terrain fertile pour les débats stériles. Il nous parait souvent comme une curiosité de voir comment des personnes qui incarneraient une certaine légitimité arrivent à se convaincre que sans eux plus rien n’existerait.

Le concept de la «Fête de la Musique» n’est pas une invention gabonaise mais française. Soucieux de valoriser la musique, Jack Lang, à l’époque ministre de la culture, décida de l’instauration de cette journée pour le 21 juin, marquant le début de l’été dans l’hémisphère nord (grande saison sèche dans les régions intertropicales).
Pour l’édition 2016 au Gabon, les artistes ont eu droit à deux scènes majeures. La première a été organisée par Oss Pro et la deuxième par Direct Prod en partenariat avec Urban FM.

La scène organisée par Oss Pro, dont Urban FM fut également partenaire, était essentiellement composée des artistes locaux de toutes les générations. Oubliant l’intérêt premier de la Fête de la Musique, les artistes, qui aujourd’hui dénoncent le traitement qui est le leur, trouvèrent les même raisons pour justifier leur absence. Ce fut aussi l’occasion pour les organisateurs de se rendre compte de la capacité de ses artistes à drainer les foules. Il faut dire que pas grand monde n’avait fait le déplacement. Or, le spectacle était constitué en majorité de ceux qui se déclarent actuellement comme les leaders de la scène urbaine gabonaise.

En organisant « Instant Urbain » dans “La Semaine de la Muzik” initiée par Direct Prod, la radio Urban FM a eu le souci de créer un moment particulier pour récompenser les meilleurs les artistes de sa playlist. Pour donner un autre son de cloche à cette cérémonie, elle a pensé à l’arrivée d’un artiste international, notamment du Cameroun, Jovi, qui a connu un bon accueil localement. Notamment, avec le single « Et P8 Koi ? », que de nombreux MCs gabonais ont d’ailleurs eu à reprendre.

C’est ainsi que le 21 juin, les acteurs de la culture urbaine locale ont fait le déplacement du stade de Nzeng – Ayong. Chacun des artistes avait au préalable pris attache avec les organisateurs, soit individuellement soit par l’entremise de son manager. Personne n’y a participé contre son gré. De ce fait, même les cachets, qui sont aujourd’hui au cÅ“ur des échanges des uns et des autres avaient, fait l’objet de discussion.

C’est triste et regrettable de constater que d’aucuns qui avaient déjà signifié qu’ils ne seront pas au show parce qu’ils pensent (une simple pensée) qu’ils valent des dizaines de millions au même titre que les artistes internationaux qui ont été invités se mettent à verser dans des discours sans fondement sur les réseaux sociaux. Vraiment! C’est peut – être légitime de penser que quelques passages sur une chaîne internationale vous donne plus que jamais le droit de penser que vous avez la même côte que x ou y artiste bien qu’il vienne d’un pays voisin.

Les « superstars » gabonaises, dont la réputation internationale ne se limite beaucoup plus qu’à l’animation des spectacles estudiantins de la diaspora gabonaise, la modestie est quelque chose qu’on n’achète pas. Il faut à un moment se demander si vous avez réellement de quoi surclasser les autres, avant de manquer de respect à ceux qui ont compris que l’univers du spectacle se gère en fonction de la stature de l’artiste et des connexions que vous avez avec les promoteurs.

Oui, nous l’avons lu quelque part que les organisateurs ou promoteurs de spectacles n’ont qu’une idée en tête dans ce pays, rouler sinon exploiter les artistes. Beaucoup affirment même qu’ils bloquent les talents. Ce qui est étonnant c’est de savoir comment quelqu’un qui fut le premier à te donner ta chance, peut vouloir te freiner ou mettre fin à ta carrière? C’est une idiotie, un manque d’honnêteté intellectuelle. Ici, il est connu de tout le monde qu’une scène 100% Gaboma ne rapporte en public que si, comme d’antan on avait le Siya’a Possi X, Raaboon, MH et Hay’oe, actuellement seul Kôba Building et J – Rio peuvent avoir la prétention de drainer des foules ou d’avoir une fan base assez conséquente pour assister à leurs spectacles. C’est dommage, qu’en à peine quelques mois de buzz, on a déjà les yeux plus gros que le ventre.

Il est de bonne aloi que les artistes soient respectés. D’ailleurs tout le monde en convient que c’est une nécessité et une obligation pour notre société de valoriser les chanteurs. Cependant, comment on valorise des gens pour qui le mot professionnalisme n’a de valeur que devant une liasse? Ils sont nombreux les artistes qui ne connaitraient même pas le ¼ du buzz qu’ils ont si tout le monde avait pour bible le concept : « #NoMoney #NoRespect #NoShow ». Chacun sait ce qu’il doit aux différents acteurs de notre “industrie” composée en grande majorité d’amateurs.

Ce qui nous conduit à revenir sur l’essence même de la célébration de la « Fête de la musique ». Selon l’encyclopédie wikipédia, la « Fête de la Musique a pour vocation de promouvoir la musique […] sous le slogan, « Faites de la musique ! », elle encourage les musiciens amateurs à se produire bénévolement dans les rues et espaces publics. Grâce à l’organisation de nombreux concerts gratuits, d’amateurs mais aussi de professionnels, elle permet à un public large d’accéder à des musiques de toutes sortes et origines (musique classique, jazz, rock, world music, musique traditionnelle, etc.). ».

De cette définition, deux expressions essentielles retiennent notre attention. Il s’agit de : «les musiciens amateurs » et «concerts gratuits ». Pour ce qui concerne les « musiciens amateurs », il nous paraît clair que la scène musicale nationale, à plus de 96%, est composée d’artistes amateurs. A ce titre, l’organisation de la Fête de la Musique est une aubaine pour un bon nombre. Elle leur permet de se faire connaître et de pouvoir communier avec le grand public.

Pour ce qui est de la gratuité des concerts organisés à l’occasion. Il faut noter que destiner à promouvoir la musique sous toutes ses formes, la Fête de la Musique reste à ce jour un hommage que 110 pays à travers le monde rendent aux passionnés et professionnels de la chanson. C’est donc une journée pendant laquelle, les chanteurs sont mis à l’honneur et partage leur passion avec le public. En d’autres termes, il s’agit simplement de partage à travers la chanson. Les seules commodités dont les autorités, notamment locales, devraient mettre en place ne concernent entre autre que de la mise à disposition d’un site et d’une scène pour les chanteurs.

Après cette précision, il faut dire que les délires prosaïques auxquels d’aucuns sont auteurs depuis le lendemain de la Fête de la Musique 2016 à Port – Gentil et à Libreville, laissent entendre leur ignorance sur les fondements de cette journée. Dans un pays où les chanteurs eux – mêmes sont incapables de se constituer en syndicat ou association , ce que les danseurs sont parvenus à faire. C’est au d’autant plus déplorable qu’on finisse par se considérer plus royaliste que le roi.Or, les artistes danseurs, à l’occasion de la Journée Internationale de la Danse, se sont souvent mis en avant sans qu’un quelconque promoteur soit au centre de leur organisation. Les artistes chanteurs qui de par leur amateurisme, attitudes haineuses, roublardise et leurs immenses égos en sont incapables. En dehors, des artistes Reggae comme Didier Dékokaye, qui en toute indépendance organise souvent l’anniversaire du décès de Bob Marley.

Pour terminer, l’histoire du «#NoMoney #NoRespect #NoShow » pourrait au demeurant se retourner contre ses initiateurs. Dans la mesure où, les danseurs (qui dansent souvent gratuitement dans vos clips), les Djs (qui passent souvent votre musique gratuitement dans les clubs), les animateurs (qui diffusent votre musique), les beatmakers (qui vous font plus que des forfaits), etc, se sont eux aussi décidés à se faire respecter. Il ne pourra être autrement pour les promoteurs, qui plus que jamais vont s’inscrire dans la logique du: « #NoRespect #NoShow #NoMoney ». Maintenant, attendons de voir qui fléchiront les premiers……

Pour Tromatix, Séif Mostley.

Advertisement
Commenter

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Mais aussi...