Rap Gabonais : Quand les Générations S’unissent pour l’Avenir

Le rap gabonais traverse une époque de transformations profondes, où les tensions entre générations se font de plus en plus sentir. Dans leur morceau “Fédération des Générations”, les rappeurs gabonais Johnny B-Good et Delpega expriment leurs visions divergentes de l’évolution du genre.

Johnny B-good, figure emblématique d’une époque révolue du rap gabonais, déplore la perte des valeurs originelles du genre. Selon lui, le rap était à la base un moyen de dénoncer les injustices sociales et d’offrir une voix aux opprimés. “On rappait pour les détenus”, rappelle-t-il, soulignant que le rap ne visait pas à générer des revenus, mais à porter des messages forts. Johnny semble déçu par une nouvelle génération qui, selon lui, se concentre davantage sur la célébrité et la glorification du crime, au détriment des idéaux qu’il chérissait.

De l’autre côté, Delpega défend la nouvelle génération, qui selon lui cherche à se développer, à atteindre les sommets et à remplir des stades. Il cite l’exemple de Benjamin Epps, vainqueur d’un BET Award, pour illustrer la réussite d’un rappeur contemporain. Delpega critique l’ancienne génération, qu’il estime être trop prompte à “blacklister” les jeunes talents, sans leur offrir la reconnaissance qu’ils méritent.

Le message de “Fédération des Générations” est clair : il est temps de mettre fin aux divisions et de prôner l’unité. Les deux artistes, tout en restant fidèles à leurs visions respectives, appellent à la réconciliation. Ils soulignent qu’au-delà des différences, le rap gabonais doit toujours être un moyen de solidarité et de force collective.

En 2025, le rap gabonais semble à un carrefour. Le défi reste de préserver l’essence du genre tout en permettant à la nouvelle génération de briller et d’exprimer ses ambitions. L’unité entre générations pourrait bien être la clé pour un avenir musical riche et diversifié.