Il y a un peu plus de 20 ans, depuis “Aux Choses du Pays”, Lord Ekomy Ndong, en groupe ou en solo, n’a cessé par ses vers subtiles et habiles de dire, dire la culture,le quotidien, la vie et les ressentiments du Gabonais moyen. Personne ne saurait lui renier d’avoir de la profondeur et de la hauteur dans les textes.
Perdu entre lecture du vécu et besoin de compréhension des tournures explorées par l’artiste, le mélomane ne saurait être habité que par un sentiment de plénitude, d’une incompréhensible sensation d’avoir été entendu par l’artiste. Oui, il y a dans l’écoute de la mélodie une brin d’emploi de l’hypnose. On dirait que Ekomy Ndong, maître des mots devenu, manipule le verbe pour enivrer ceux qui l’écoute. Chacun dira ce qu’il veut et pense, mais cela s’appelle “avoir du talent”. Ce talent qui manque à plus d’un parmi ses congénères.
La musique n’a pas pour mission d’inciter à la violence, à la haine voire au fratricide. Elle est le calmant. Elle célèbre la vie et l’amour, le pardon et l’unité. La musique est faite aussi pour dénoncer. Cependant, elle doit laisser une chance à l’amour de toujours habiter les cÅ“urs. C’est la raison pour laquelle Ekomy Ndong supplie “le vent toute la nuit pour qu’il chasse la pluie”. Qui ne craint la pluie, surtout si le risque qu’elle soit accompagnée d’un orage est élevé? Une chose est vraie, chacun prie pour que la pluie “ne tombe pas”.
“Rouges Nuanges”, bien qu’étant un pamphlet à l’endroit du système à la suite des violences post – électorales liées à la réélection d’Ali Bongo Ondimba à la Présidence de la République Gabonaise, il n’en demeure pas qu’il reste un hymne pour l’avenir et l’espoir que de pareils évènements ne se reproduisent au Gabon.
Pour Tromatix, Séif Mostley.