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A quand la prise du pouvoir Hip-Hop au Gabon par les femmes?

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La seconde moitié du XX ième siècle a vu une véritable transformation des femmes tant sur les plans sociaux, économiques, politiques que culturels.  Les femmes ont, parfois au prix de lourds tributs, su intégrer les milieux qui étaient encore il y a quelques décennies, exclusivement réservés à la seule gente masculine. Sans vouloir revenir sur les détails de ces évolutions, et même si de gros efforts restent encore à fournir avant de parvenir à une vraie égalité hommes-femmes, le milieu du hip-hop a lui aussi connu ces bouleversements. C’est aux Etats-Unis, berceau de la culture hip-hop qu’on a vu éclore les premières rappeuses. En effet, bien qu’étant un milieu fortement machiste, le rap a vu très rapidement des femmes occuper les devants de la scène. Mais ce ne sera que dans la seconde moitié des années 80 qu’un groupe exclusivement composé de femmes connaitra pour la première fois le succès avec Salt-N-Pepa et le titre « Let’s Talk about Sex » extrait de l’album « Little Vicious » en 1986.Puis suivront d’autres artistes telles que Monie Love, Queen Latifah, Da Brat, Yoyo, Foxy Brown et MC Lyte. Les années 2000 vont marquer une véritable percée des femmes dans le rap avec le groupe TLC, Lil’ Kim, Missy Elliot ou encore Queen Penn. On a également vu pour la première fois un label, Ruff Ryders Entertainement, crée et dirigé par une femme, Chivon Dean qui a produit des rappeurs de renommée mondiale tels que Eve, Jadakiss et DMX.

En France, la gente féminine va suivre la même tendance avec Lady Laistee dont le premier album « Black Mama » sorti en 1999 connaitra un vrai succès. Puis suivront d’autres rappeuses comme Casey, Kanny Arkana et Diam’s qui sera la première à obtenir une Victoire de la Musique et dépasser le million d’albums vendus en France.   Aujourd’hui, la scène hip-hop hexagonale regorge de nombreux talents féminins qui font les beaux jours de la musique française.

  1. Le rap féminin au Gabon :

L’Afrique en général et le GABON en particulier n’a pas fait exception à cette règle. En effet, dès les années 90 a vu éclore la première crue de rappeuses gabonaises mais une seule saura connaitre une relative consécration, à savoir Naneth. Cette artiste connaitre le succès grâce à la compilation « bantou Mix » dans laquelle elle interprète la chanson « Johnny » et collabore avec deux futures pointures du genre Encha’a sur le titre « A ma mère » et Professeur-T avec le son « Quel est ton nom ? ».

Malheureusement, la seconde moitié des années 90 ne verra pas d’autres artistes du genre occuper les devants de la scène hip-hop en dehors d’Amour, la seule voix féminine du groupe Raaboon. Il faudra attendre la décennie suive pour (re)voir une rappeuse se faire connaitre du grand public gabonais. En effet, en 2007, jeune rappeuse du label Nofia Sound, Tina, va littéralement exploser les charts avec le titre « Folle » extrait de l’Album « Obstination » produite par son mentor et P-dg dudit label Krystauf. Par la suite, la liste des rappeuses s’est (substantiellement) rallongée avec Vicky, Wonda Wendy, Ly Still, Sheguey Dardar ou Shan’L. Comment expliquer qu’aucune rappeuse gabonaise ne soit encore véritablement entrée dans l’histoire du hip-hop vert-jaune-bleu ?

2. Un genre encore marginalisé dans la musique :

            On est bien obligé de le constater : les femmes pèsent encore très peu dans l’industrie du hip-hop gaboma. Aucune n’a sa propre production, encore moins son propre label. Très peu ont une véritable expérience musicale de haut niveau et leur carrière est rarement de longue durée, interrompue soit par les études, une relation amoureuse ou bien encore la maternité. Conséquence : Les femmes sont moins influentes que leurs homologues masculins et au vu des productions qui sortent encore aujourd’hui, la tendance n’est pas prête de s’inverser…Alors mesdames, à quand votre révolution ?

JP

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