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MUSIQUE GABONAISE : A QUAND LA PROCHAINE GRANDE NUIT DES AWARDS ?

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A l’instar de ce qui se passe aux Etats-Unis et en Europe une fois de l’an, le continent africain a également ses longues soirées de récompenses des meilleurs artistes du contient. Les MTV African Music Awards, les Kora Music Awards, les Africar Music Awards pour ne citer que les plus prestigieuses d’entre elles, récompensent les artistes et les labels qui auront particulièrement marqué l’année précédente. Ces énormes cérémonies dont le succès est grandissant restent donc des moments privilégiés où les professionnels de la musique et leur public peuvent une fois de plus se retrouver pour célébrer la beauté de la musique africaine.

Ainsi, chaque année les meilleurs artistes du continent voient la qualité de leur travail reconnu aussi bien par leur pairs que par leur fans, ce qui constitue pour ses heureux récipiendaires un moyen d’émulation et d’encouragement pour les efforts accomplis. Même si l’écrasante domination des artistes anglophones n’est plus à démontrer, les artistes francophones parviennent quand même à tirer leur épingle du jeu. C’est ainsi que sur le plan national, des artistes tels que Baponga, Koba, Secta’a ou même mauvaizhaleine, voir même bien d’autres artistes gabonais ont déjà été nominés, voir même récompensés lors de ces grandes messe continentales de la musique.

Le Gabon a déjà organisé de tels évènements dans le passé mais les coûts exorbitants que nécessitent de telles organisations semble avoir par la suite refroidit les éventuels promoteurs. Malgré tout, le Gabon reste un passage privilégié pour les artistes confirmés ou en devenir du continent africain. De même que Libreville, la capitale gabonaise, est régulièrement citée en référence comme étant une grande place de la musique sur le continent noir. Et pourtant, depuis de nombreuses années maintenant, il n’y a plus eu de telles manifestations dans notre pays à l’instar de ce que l’on peut voir chez nos voisins.

1. Une histoire compliquée : L’organisation d’une cérémonie de relise de récompenses nécessite de gros moyens logistiques, techniques, matériels, médiatiques, humains et surtout…financiers. Cette situation est aggravée du fait du manque dans Libreville d’une prestigieuse salle de spectacle depuis la démolition de la « Cité du 12 Mars ». En effet, dans le passé, de nombreuses tentatives de mise en place de trophées qui récompenseraient les talents gabonais ont vu le jour. On se souvient en effet des Gabao Music Awards lancés au milieu des années 90 par celui qui était alors considéré comme étant le meilleur animateur télé de l’époque, Arcad. Mais après 3 éditions, ce dernier dû abandonner en raison de graves divergences aves les artistes. Quelques années plus tard, Jules Kandem, promoteur du festival Gabao, avait tenté de reprendre le flambeau de son illustre prédécesseur mais finit lui aussi par abandonner après une édition, lâché par manque de sponsoring.

Il y a eu aussi la tentative des Balafon Gabon Music Awards en 2006, mais celle-ci s’arrêta également après 3 éditions, la dernière fut elle même très controversée. En effet, de nombreux observateurs estimaient que le jury n’avait pas été très impartial dans l’attribution desdites récompenses, ce qui avait profondément porté atteinte à sa crédibilité. Depuis près de 10 ans, aucune manifestation de ce type n’a pu être organisée dans notre pays faute de soutiens financiers en réalité. Le paysage artistique gabonais manque cruellement de sponsors, ce qui rend particulièrement très difficile l’organisation d’une telle cérémonie. Le manque de visibilité médiatique dont souffre la musique gabonaise aussi bien sur son sol qu’à l’extérieur aggrave un peu plus cette situation. Les concerts étant des denrées rares pour les artistes, ils sont donc obligés de se contenter de quelques passages lors de rares concerts groupés ou dans des cérémonies privées. Le manque de volonté de la part des entreprises dans le sponsoring montre en réalité que ces dernières n’ont pas intégrées dans leur mentalité l’importance de la promotion culturelle comme pouvant également un moteur pour le développement de leur affaires. En effet, très peu, pour ne pas dire aucune, entreprise au Gabon n’a de contrat de sponsoring avec un artiste national, ce qui montre leur peu d’intérêt pour la culture gabonaise en général.

2. Un désintérêt criard des médias : Il est dommage de constater que les médias télévisé et radiophonique gabonais dans leur majorité ne prennent aucune initiative de ce genre. Ils se limitent à un rôle de diffusion de la musique. Or, la diffusion sans la promotion artistique n’a pas de sens en réalité. Les médias qui tirent des revenus même substantiels des chanteurs doivent au contraire les aider à promouvoir d’avantage leur musique. Il n’est pas rare pour cela de voir la pléthore des récompenses offertes chaque année outre-Atlantique (MTV musique Awards, BET Music Awards, Soul Train Music Awards, etc.) et même en Europe (MTV Europe Awards, British Musique Awards, NRJ Music Awards, Victoires de la Musique, etc.) ainsi que sur le continent comme énoncé plus haut. Le retour d’un tel événement annuel ne serait que salutaire pour la musique gabonaise dans sa globalité.

3. Mettre en évidence les potentialités économiques de la musique gabonaise : Cet objectif passe nécessairement par un travail en équipe préalable de tous les acteurs de la musique (promoteurs, artistes, médias), seule voie qui pourrait permettre le retour d’un tel événement au Gabon. La musique doit être considérée dans tous ses aspects y compris commerciaux et marketing. Les promoteurs doivent y voir une occasion de faire des affaires par le biais des droits de diffusion, billetterie et de merchandising, les artistes une formable vitrine de communication envers leur public et pour les médias un bon moyen de monopoliser l’audimat et capter l’attention des annonceurs publicitaires.

Ce n’est que par ce moyen que l’on pourrait espérer le retour d’une telle grande soirée pour le bonheur de tous les amoureux de la musique made in Gabon.

Par JP.

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